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[Culture – Japon] Onna-bugeisha

Je vous propose un mix d’articles de wikipedia, de nautiljon

# Description

Dans le Japon médiéval, une onna-bugeisha est une femme combattante issue de la haute société.

De nombreuses épouses, veuves, filles, et rebelles répondaient à l’appel du devoir en s’engageant dans la bataille, généralement aux côtés de samouraïs. Elles étaient membres de la classe bushi et étaient formées aux armes dans le but de protéger leur maison, leur famille, et leur honneur en temps de guerre. Elles contrastaient avec le rôle traditionnel d’« épouses au foyer » des femmes japonaises. Elles sont parfois considérées comme des samouraïs-femmes bien que ce terme ne soit en fait pas exact. Les onna-bugeisha étaient des personnes très importantes de la société. Des personnages mythiques comme l’impératrice Jingū, Tomoe Gozen, Nakano Takeko, ou Hōjō Masako étaient des onna-bugeisha qui eurent un impact significatif dans l’histoire japonaise.

# Histoire

Avec la fin de l’ère Heian (794-1185) s’estompe une période de remarquable stabilité, marquée par la prospérité financière et culturelle. L’époque féodale qui lui succède est marquée par de nombreux affrontements, face aux envahisseurs étrangers tout d’abord (les Mongols de Kubilaï Khan au XIIIe siècle), mais principalement entre clans de daimyô rivaux. Ces guerres civiles, qui déchirent le Japon jusqu’à sa réunification au XVIIe siècle, trouvent notamment leur origine dans la convoitise de terres couplée à un système d’héritage qui n’est pas soumis au principe de primogéniture : à la mort d’un seigneur, son domaine ne revient pas à son aîné, mais est divisé entre tous ses descendants. En outre, jusqu’aux réformes menées par Hideyoshi Toyotomi à la fin du XVIe siècle, n’importe quelle personne en mesure de se procurer un sabre et un cheval pouvait prétendre au titre de samouraï, décuplant les effectifs de cette caste guerrière. Les seigneurs daimyô et leurs vassaux se lancent dans des campagnes afin d’asseoir leur pouvoir sur des domaines de plus en plus morcelés. Cet état de guerre est entretenu par le tout nouveau type de régime militaire qui émerge au début de l’époque féodale : le bakufu de Kamakura (1185-1333).

Quid des femmes dans ce contexte éminemment guerrier ? Avec l’émergence des samouraïs, le statut des femmes face à l’état de guerre est certes diminué. Pourtant, cela n’a pas toujours été le cas. Durant les périodes précédentes, si le pouvoir administratif était détenu par les hommes, les femmes s’affirmaient dans le domaine spirituel et clérical ; et notamment, sur le champs de bataille, en tant que shamanes : leur rôle était alors de prédire l’issue d’une bataille, d’apporter différentes formes de soins, ou de lancer des malédictions sur les ennemis. En outre, des recherches effectuées sur des tombeaux du IVe siècle ont permis de mettre à jour des corps de femmes en armure, entérinant l’existence d’une caste de guerrières.
Ces découvertes ont pu être mises en rapport avec les récits de vie de l’impératrice Jingû, et de la reine Himiko qui vécurent au tournant du IIe et IIIe siècles. La première prit la relève de son défunt mari, l’empereur Chûai, et partit conquérir la Corée alors qu’elle était enceinte. La seconde était dite prêtresse et sorcière, et interprétait la volonté des kamis afin de diriger le pays.

Avec l’époque de Kamakura et de l’installation d’un climat de guerre perpétuelle, la place des femmes au combat changea, tout en demeurant nécessaire : on distingua alors la femme « samouraï » (l’onna-bugeisha), et la femme de samouraï. Quoi que différentes, les deux combattirent pour un même but, celui de faire triompher leur clan. On retrouve chez ces femmes des valeurs fortes, retranscrites plus tard dans ce que nous connaissons aujourd’hui comme le Bushidô.

L’une et l’autre étaient préparées aux arts de la guerre, que cela soit par inclination personnelle ou par nécessité d’avoir à se défendre en cas de siège. L’arme traditionnellement réservée aux femmes était le naginata, une lance terminée par une lame recourbée. À la base, cette arme était détenue par les guerriers de seconde catégorie, face à l’arc et au sabre, plus nobles. Toutefois, sa maniabilité et sa polyvalence en faisait une arme de choix entre des mains expertes, et très vite son enseignement se généralisa parmi les femmes de la caste des samouraïs.

Si le pouvoir des femmes guerrières resta de mise jusqu’à la fin de l’époque de Muromachi (1333-1573), il s’amenuisa progressivement à la faveur de la montée du confucianisme qui redessina les rôles féminins et masculins au sein de la société japonaise. Notamment, en plaçant la femme dans une position inférieure à celle de son mari. Jusqu’ici, et quoique cela soit difficile à considérer, la femme japonaise médiévale jouissait d’une grande autonomie, notamment en matière de travail, mariage, sexualité et divorce. La Française de la même époque aurait difficilement pu en dire autant… Le XIXe siècle, et à plus fortes raisons la Seconde Guerre mondiale, portèrent un coup fatal à ces femmes guerrières en imprimant des standards occidentaux sur la société japonaise. La famille n’était désormais plus un clan élargi où les femmes pouvaient s’épanouir, mais un noyau restreint composé d’un père au travail, d’une mère au foyer, et d’enfants attendant de se marier ou de devenir docteur. Eh oui, le modèle de la femme soumise japonaise a moins d’un siècle et demi, et vient de chez nous.

# Onna-bugeisha / épouse de samurai

Les différents récits de cette époque qui nous ont été transmis marquent bien le contraste entre la femme comme victime tragique et sans défense de la guerre, et la femme guerrière qui se lance avec détermination dans la bataille : les rouleaux illustrés du Dit de Heiji montrent la mise à sac du Palais Sanjo en 1161, où l’on peut voir des dames de compagnie abattues par des samouraïs.

Parallèlement, le Dit des Heike, datant de la même période, retranscrit les exploits de Tomoe Gozen, épouse et compagnon d’armes de Minamoto no Yoshinaka. Connue pour sa beauté et sa fougue, elle suivit son mari sur les champs de bataille, et notamment à la célèbre bataille d’Awazu en 1184 dont elle sortie victorieuse, à la différence de Yoshinaka qui y périt. La légende de Tomoe naquit à cette époque, où l’on raconte qu’elle brillait au combat en décapitant sans relâche ses ennemis. À la mort de son époux, elle se maria une seconde fois et eut un fils, avant de se retirer dans la province d’Echû où elle prit le voile.

Être épouse de samouraï demandait parfois de mener le combat sur d’autres plans que sur le champ de bataille lui-même. En l’absence de leur mari, c’était à elles d’assurer l’intendance des forteresses, soumises à des sièges. Il s’agissait de gérer aussi bien le ravitaillement que de superviser les services d’infirmerie et de défense. Dans le Taikoki, on peut lire un hommage à femme d’Okamura Sukie, qui fit preuve de courage et de détermination dans la défense de Suemori en 1584 :

[i]« l’épouse d’Okamura était habituellement douce et réservée, c’était une femme dotée de toute la grâce qu’on aurait pu prêter à un jeune saule. Toutefois, cette valeureuse dame de cour – qui surpassait même l’estimée mère du seigneur Nobunaga – s’arma d’un naginata, et, accompagnée de deux ou trois autres personnes, patrouilla de jour comme de nuit dans le château en réprimandant sévèrement les gardes épuisés par les combats, et qui s’étaient assoupis. » [/i]
# Statut

Ce n’est pas seulement au combat que les femmes se sont distinguées durant la guerre. La plupart agissait comme stratèges politiques par le biais de leurs mariages. Outils de diplomatie, ces épouses de samouraïs se retrouvaient bien souvent déchirées entre leur famille, et le clan ennemi auquel elles avaient été liées par souci de trêve. Elles acquéraient plutôt alors le statut d’otage privilégiée, et étaient généralement bien mal perçues par la cour qui considérait ces éléments extérieurs comme des espionnes et des traîtres.

Devenir épouse de samouraï par le biais de ces mariages arrangés plaçait ainsi la femme face au choix difficile d’être loyale envers sa famille ou son époux. Ce fut le cas pour Oichi, la plus jeune soeur du célèbre Oda Nobunaga. Celui-ci la donna en mariage à son rival, Nagamasa Asai. Quelques années plus tard, Nagamasa rompit toutefois son alliance avec Nobunaga : sans retenue, ce dernier dévasta le domaine des Asai et demanda à ce que sa soeur lui soit retournée. Nagamasa accepta, avant de mettre fin à ses jours. On raconte qu’Oichi aurait prévenu son frère des plans militaires de Nagamasa en lui faisant parvenir un sachet portebonheur crypté.

outefois, toutes n’eurent pas la chance d’être épargnées par les combats. A la chute d’un château, le viol, la mise en esclavage et le meurtre étaient pratiqués sans retenue. Dans ces conditions, le suicide était l’unique possibilité restante. Chacune d’entre elles était dotée d’un tanto, une dague qui ne les quittait jamais. Si l’emploi de cette lame pouvait se faire à des fins offensifs, l’un de ses plus funestes usages était de permettre à la dame de se suicider si jamais elle se retrouvait déshonorée, et sans espoir de salut. À la différence du seppuku pratiqué par les samouraïs, le suicide des femmes s’effectuait par tanto, en s’enfonçant la lame dans la gorge. Les rudiments d’anatomie enseignés aux dames de cour leur apprenaient en quel point exact elles devaient plonger le poignard pour s’ôter correctement la vie. En attendant d’être mis à jour, l’objet était conservé sous les habits, contre la poitrine. Ainsi lorsque Hideyoshi Toyotomi enjoignit Bessho Nagaharu de se soumettre pacifiquement à Nobunaga, Nagaharu refusa et son château fut assiégé. En signe de soutient à son mari, et pour ne pas tomber entre des mains ennemis, sa femme et toutes ses dames de compagnie se donnèrent la mort.

# Arme

La naginata est une longue lance dotée d’une lame courbée à son sommet. Du fait de sa polyvalence et des conventions, beaucoup de femmes s’initièrent à cette arme. Sa longueur offre de grandes possibilités d’attaques à distance. Cette arme était aussi très efficace contre les maraudeurs qui attaquaient souvent à cheval. L’arc et les flèches étaient également utilisés du fait de la possibilité d’attaquer à distance. De plus, la naginata se montrait très efficace dans le combat proche. Même en considérant que les hommes étaient naturellement plus forts que les femmes, une forte femme armée d’une naginata pouvait garder à distance la plupart de ses adversaires. Durant ces situations, la force, le poids, ou l’épée ne comptaient plus. Parce qu’elle est utilisée par de nombreuses femmes légendaires, la naginata est devenue un symbole de la femme guerrière. Durant l’époque d’Edo, de nombreuses écoles de naginata furent créées à destination des femmes

Nikos
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Nikos

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